TOXXIC

Par le biais d’un metaverse hallucinatoire, nous plongeons dans la peau d’une camgirl 3.0 qui, pour le compte d’une application futuriste, répond aux fantasmes inventés par ses utilisateurs. En véritable cyborg, la performeuse anime des avatars protéiformes au moyen d’une combinaison de Motion Capture offrant un ballet érotique immersif au pied d’un gigantesque écran de projection. Bien qu’à priori marionnettiste de ces entités virtuelles, elle se déforme progressivement à leur contact (bugs et dissonances spatiales), installant progressivement chez elle une forme de maladie corporelle.

Exposés aux idées fantasmatiques des clients, nous voyons surgir en vidéo des morts réanimés par IA, des excroissances charnelles et autres silhouettes monstrueuses.

Dans TOXXIC, le corps en scène est un corps-passage entre deux réalités mettant en tension grâce au virtuel les limites de sa propre représentation. La recherche corporelle prendra source dans l’établissement d’une écriture chorégraphique articulée autour de la figure de la femme monstre.

Du butō au cabaret, nous désirons montrer un corps puissant en proie à la possession dans un ballet à la fois obscur et transgressif.

En multipliant nos existences en ligne, nous transcendons les possibles de notre propre corporalité pour rêver à de nouvelles limites. Nous inventons des versions augmentées de nous-mêmes pour lesquelles les grandes industries du numérique organisent déjà la promotion d’espace sociaux sur mesure en ligne. Ces imaginaires fécondés par les esprits transhumanistes interrogent ce que cet affranchissement des règles du vivant produit sur l’humain d’après : refus de la mort, humain simulé, relation charnelle sans contact.

À travers ce projet, nous souhaitons livrer une écriture libératoire inspirée par ce que la culture internet et l’avènement des univers virtuels produisent de décloisonnant comme aliénant.